La présidence égyptienne a refusé mardi matin l’ultimatum de l’armée donnant 48 heures à Mohamed Morsi pour satisfaire les « demandes du peuple » faute de quoi elle imposerait une feuille de route.L’ultimatum lancé par les militaires a réjoui les manifestants en masse qui prétendent avoir obtenu victoire sur Morsi. C’est une nouvelle étape dans l’escalade de la crise politique qui plonge le pays dans le printemps arabe bis.
L’ultimatum lancé par les militaires a réjoui les manifestants en masse qui réclament le départ du président islamiste. En revanche, la présidence égyptienne s’en est opposé, affirmant que « l’Égypte ne permettra absolument aucun retour en arrière quelles que soient les circonstances ». M. Morsi s’est posé en garant de la « réconciliation nationale » et de la « paix sociale », alors que l’armée avait dit la semaine dernière qu’elle ne lâcherait pas le pays « plonger dans un tunnel sombre de conflits et de troubles ». Dans un message lu à la télévision, le commandement militaire a indiqué : « Si les revendications du peuple n’étaient pas satisfaites durant cette période, (les forces armées) annonceraient une feuille de route et des mesures pour superviser sa mise en œuvre. »
Les opposants toujours mobilisés sur la place Tahrir au Caire ont explosé de joie après cette déclaration. Quatre membres du gouvernement ont quant à eux présenté leur démission, accroissant l’isolement de M. Morsi. Le président américain Barack Obama a invité « toutes les parties à faire preuve de retenue », tandis que l’ONU a appelé au dialogue en soulignant que l’issue de cette nouvelle crise aurait un « impact important » sur l’évolution des autres pays de la région.
Dimanche, la foule avait envahi en masse la capitale et dans de nombreuses autres villes aux cris de « le peuple veut la chute du régime », scandant des cartes rouges adressées à M.Morsi. Au moins seize personnes ont été tuées dans tout le pays en marge des manifestations, dont huit dans des heurts entre pro et anti-Morsi au Caire. Des affrontements similaires s’étaient soldés par la mort de huit personnes, dont un Américain, la semaine dernière.