Les ONG Alkarama, Amnesty International et Human Rights Watch ont dénoncé en fin de semaine dernière les mauvais traitements et des actes de tortures que les agents de sécurité de l’Etat des Emirats Arabes Unis appliqueraient de manière systématique contre les prisonniers.
Ces ONG basent leurs allégations sur 22 déclarations clandestines écrites par quelques uns des 94 personnes jugées parce qu’elles sont soupçonnées d’avoir comploté pour renverser le gouvernement. Dans ces lettres, les prisonniers parlent de détentions à l’isolement prolongé, d’exposition à des températures extrêmes, de passages à tabac et de maintiens dans des positions douloureuses. Leur sommeil est volontairement perturbé par une exposition à une forte lumière de manière continue et des coups répétés sur les portes en fer. Les interrogatoires sont systématiquement accompagnés d’insultes, d’humiliations et de menaces d’électrocution. Certains accusés ont fait part de leurs mauvais traitements à la première audience de leur procès le 4 mars dernier au juge en charge de l’affaire. Ce dernier avait ordonné des examens médicaux des prévenus qui n’ont jamais été réalisés.
Des dénonciations d’actes de torture avaient déjà été faites par Amnesty International dès 2003. Les actes dénoncés par les ONG correspondent à la torture telle qu’elle est définie par l’article 1 de la Convention des Nations unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, que les Emirats Arabes Unis ont ratifiée en juillet 2012. Un autre groupe de 30 personnes, dont 13 égyptiens détenus entre le 21 novembre et le 7 janvier derniers, accusées de gérer une section des Frères musulmans, affirme également avoir subi des actes de tortures. Les ONG demandent aux autorités du pays d’ouvrir immédiatement une enquête et de prendre les mesures appropriées sous peine de perdre leur crédibilité.