Après une semaine tendue suite aux révélations d’Edward Snowden, les Etats Unis et l’Europe débute quand même les négociations sur le libre-échange commercial entre ces deux pôles économiques du monde. Finalement, cette affaire aura été une bénédiction pour l’Europe, la veille des négociations.
En effet, l’oncle Sam arrive sur la table de négociation avec une dette morale et une obligation d’explication en parallèle sur cette question d’espionnage. L’Europe de son coté ne s’est pas empêché de profiter de cette ouverture pour renforcer sa position. C’est la France qui semble particulièrement décidé à ouvrir cette brèche au maximum. Bien que l’Europe ne l’ait pas suivi dans son désire de report des négociations, elle a ramené sur la table des points sensibles, propre à son seul modèle. Parmi ces points spécifiques, l’exception culturelle semble être celui qui fait le plus d’échos Par soucis de protection de son marché cinématographique, l’hexagone se bat pour que ce secteur ne soit pas touché. Pour les analystes de la question, le cinéma français n’a qu’à être compétitif et la question de l’exception culturelle ne se posera pas.
Par ailleurs, l’Europe en générale veut également profiter de l’affaire Snowden pour renégocier les accords sur la protection des données informatiques privées. Deux accords en particulier intéressent les députes européens, celui des données PNR, concernant les passagers aériens et celui des données Swifts, concernant les données financières confidentielles. L’Europe venait de céder sur ces questions après une longue bataille diplomatique avec Bruxelles. Celui-ci avait rappelé à l’Europe qu’il profiterait également des données et analyses de la NSA dans le même sens. L’argument principal pour réussir ce coup de maître diplomatique reste la lutte contre le terrorisme et la délinquance internationale.
Au final, la réaction en vierge effarouchée de l’Europe n’était qu’une stratégie pour faire grimper les enchères étant donné que tout le monde espionne tout le monde autant que ses moyens le lui permettent. Les conclusions de ces négociations sont attendues dans les deux ou trois ans à venir.