Le Premier ministre chinois et son homologue indien ont signé mercredi au Palais du peuple à Pékin un accord de coopération pour prévenir les risques d’affrontement le long de la frontière contestée dans la chaîne montagneuse de l’Himalaya.
Après plusieurs décennies de tension, cet accord est censé contribuer à la paix et à la stabilité dans les zones frontalières des deux pays. La Chine et l’Inde se sont engagés à se prévenir mutuellement en cas de patrouilles militaires pour tenter d’éviter des heurts. Un téléphone rouge doit également être instauré entre les deux états-majors et une « retenue maximale » doit être observée en cas de confrontation. Ce besoin de relations cordiales entre les deux géants asiatiques s’explique en partie par l’approfondissement de leurs liens commerciaux après leurs montées en puissance économique de ces dernières années. L’Inde conserve toutefois une certaine réserve envers son voisin qui cherche continuellement à étendre son influence dans la région.
Depuis une courte guerre en 1962 qui avait vu une écrasante victoire de l’armée chinoise sur une armée indienne mal équipée, la Chine revendique plus de 90 000 kilomètres carrés de territoire disputé par l’Inde dans l’est de l’Himalaya.
De son côté, New Delhi accuse pékin d’occuper 38 000 kilomètres carrés du territoire indien sur le plateau de l’Aksai Chin. Le dernier épisode tendu entre ces deux géants nucléaires a eu lieu au printemps dernier après l’incursion présumée le 15 avril de troupes chinoises dans une zone reculée de l’Himalaya revendiquée par l’Inde. Les armées des deux pays avaient alors pénétré dans la zone des camps à 500 mètres de distance. Cette situation tendue avait duré trois semaines avant que les deux pays ne retirent leurs soldats pour éviter tout risque d’accrochages.