Vivement défendue par un haut responsable de la Défense américaine lors d’une audition la semaine passée devant un panel de la Chambre des représentants, la bombe nucléaire B61 fait l’objet d’un ambitieux programme de modernisation.
Il consiste à rassembler les différents types de bombes B61 en un seul modèle tout en renforçant sa sécurité, en réduisant ses coûts de maintenance, et en l’équipant d’un guide de guidage pour la rendre plus précise, ce qui devrait, au passage, réduire la quantité de matière fissile nécessaire pour détruire un objectif. Lés responsables américains de la Défense soulignent les potentiels tactique et stratégique de cette bombe. La B61 est larguée par avion. Sa puissance varie de 0.3 à 360 kilotonnes, soit l’équivalent de 360 000 tonnes de TNT.
Ce programme est présenté par la Défense américaine comme une contribution à la réduction des armements puisqu’il permet une réduction de la matière fissile présente dans la B61. Dans le même temps, le retrait de la bombe B83, la plus puissante de l’arsenal américain avec 1.2 mégatonne, est annoncé. Mais le coût de ce programme inquiète. Estimé à quatre milliards de dollars il y a de cela deux ans, il varierait actuellement entre 8 et 12 milliards. En plus de son coût, particulièrement affolant en temps d’austérité, de nombreux experts sont contre ce projet qu’ils jugent inutile puisque le président Barack Obama ne cesse de répéter sa volonté de ne plus avoir recours à de telles armes.
En service dans l’US Air Force depuis la fin des années 1970, la bombe B61 serait au nombre de 180 exemplaires environ dans l’arsenal américain, entreposés principalement sur le continent européen dans les bases de l’Otan situées en Allemagne, en Belgique, en Italie, aux Pays-Bas et en Turquie.