Une croisade de la veuve contre les successeurs de son mari. C’est ainsi que le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères a réagi à la publication cette semaine du rapport médical suisse sur les causes de la mort de Yasser Arafat attribuées à un empoisonnement au polonium.
Israël affirme n’avoir rien à voir, et n’aurait même rien à gagner, avec la mort de l’ancien leader palestinien. Selon Raanan Gissin, qui était membre de l’entourage d’Ariel Sharon alors au pouvoir en Israël, la consigne était même de tout faire pour qu’Israël ne soit pas accusé de la mort de Yasser Arafat. Ce qui explique l’autorisation de l’évacuation du leader palestinien vers la France où il s’éteindra.
Le constat des experts suisses qui viennent de parvenir à l’empoissonnement de Yasser Arafat est remis en cause par de nombreux experts, dont le spécialiste en radioactivité Ehoud Neeman.Celui-ci affirme, en considérant sa durée de vie, qu’il est impossible de déterminer après 8 ans s’il reste des traces de polonium 210. Une deuxième équipe d’experts, russe cette fois-ci, qui a également effectué des prélèvements sur la dépouille de Yasser Arafat, n’a pas encore publié ses constatations. Mais cette expertise pourrait être différente, puisque le directeur de l’agence fédérale russe d’analyse biologique a déclaré il y a un mois qu’« aucune trace de polonium 210 n’avait été trouvée ».
Les Palestiniens considèrent qu’Israël est responsable d’un assassinat politique .Beaucoup, de responsables de la société civile, des politologues et analystes, attendent de l’Autorité palestinienne une réclamation de la mise en place d’une commission d’enquête internationale. La situation est des plus délicates pour Mahmoud Abbas qui s’est engagé, lors de la reprise des pourparlers avec Israël ,de n’avoir recours à aucune instance internationale.