Dans un communiqué de lundi sur son site internet, le ministère russe des Ressources naturelles annonce avoir demandé l’organisation d’une réunion bilatérale à Kiev sur la réduction des « risques écologiques » liés à l’exploitation ukrainienne du gaz de schiste.
Les projets de production de gaz de schiste de l’Ukraine sont régulièrement critiqués par la Russie. Celle-ci estime que les techniques de fracturation hydraulique utilisées dans ces exploitations présentent des risques de pollution des eaux en surface et souterraines consommées sur son territoire. Pour l’Ukraine, ces projets sont cruciaux pour ses tentatives d’indépendance énergétique qu’elle espère acquérir d’ici à 2020.
C’est ainsi qu’en début 2013, le gouvernement ukrainien avait signé un accord avec le géant anglo-néerlandais Shell pour l’exploration du gisement d’Iouzovske, dans l’est du pays et à proximité de la frontière russe, dont la production est estimée à entre 10 et 20 milliards de mètres-cubes par an. L’investissement a été estimé à 10 milliards de dollars. Un autre accord a été signé en novembre avec l’américain Chevron pour un autre gisement dans l’ouest du pays. Ces projets ont fortement tendu les relations entre l’Ukraine et la Russie, dont les craintes pour l’environnement sont partagées par une partie de la population ukrainienne, et qui, accessoirement, fournit l’essentiel du gaz consommé en Ukraine.
L’Ukraine est de ce fait le premier importateur de gaz russe. Cette dépendance ukrainienne au gaz russe a souvent été présentée comme un moyen de pression politique utilisé par la Russie. Les relations entre les deux pays se sont détendues en décembre après le renoncement de l’Ukraine à une zone de libre-échange avec l’Union européenne. Cette décision a été récompensée par Moscou par un prêt de 15 milliards de dollars et une baisse de 30% du prix du gaz, soit trois à quatre milliards d’économie par an.