La mobilisation lancée samedi dernier par le mouvement contestataire Anonymous dans 36 villes du Brésil contre la coupe du monde de football qui doit commencer dans moins de cinq mois, n’a pu mobiliser que quelques milliers de manifestants.
Le mot d’ordre de ces manifestations était « La Coupe du monde n’aura pas lieu ». Les manifestants ont une nouvelle fois réclamé des investissements massifs dans des services publics précaires comme ceux des transports, de la santé et de l’éducation, et dénoncé les dépenses colossales investies dans l’organisation du Mondial.
Mais à l’issue de cette journée de contestation, il est clairement apparu que la fronde sociale qui avait secoué le pays en juin dernier a énormément perdu de son ampleur. La plus importante manifestation a eu lieu à Sao Paulo et a rassemblé à peine un peu plus de 2 000 personnes. Elle s’est d’ailleurs terminée dans la violence des magasins vandalisés et une trentaine de personnes arrêtées. A Rio de Janeiro, ce sont à peine 200 manifestants qui se sont rassemblés devant le Copacabana Palace où sera logée la FIFA pendant le Mondial. A l’image de ces deux grandes villes, la mobilisation est restée très faible un peu partout dans le pays.
Depuis le mois de juin dernier, les manifestations ont peu à peu perdu en intensité au fur et à mesure, selon les observateurs, qu’elles se radicalisaient, aboutissant en affrontements systématiques entre militants anarchistes et police militaire. La gestion des manifestations par les pouvoirs publics s’est également améliorée. A une échelle moindre, les manifestations devraient se poursuivre, même pendant le Mondial. Mais la journée de samedi dernier permet de penser qu’elles n’empêcheront pas le déroulement de cet évènement sportif dans ce pays de 200 millions d’habitants où le football est très populaire.