Des responsables des Etats-Unis et du Canada ont fait des recommandations jeudi à Ottawa aux deux pays pour qu’ils renforcent en urgence la sécurité du transport de pétrole brut par train. Cet appel a été lancé dans le cadre de l’enquête sur l’explosion d’un convoi de wagons-citernes l’été dernier au Québec.
Les enquêteurs du BST (Bureau de la sécurité des transports) du Canada et ceux du NTSB (National transportation safety board) des Etats-Unis ont recommandé des normes de sécurité renforcées pour tous les wagons-citernes de catégorie 111, affectés au transport de liquides inflammables de manière à réduire considérablement le risque de déversement en cas d’accident. Certes, la ministre canadienne des Transports avait annoncé que les nouveaux wagons-citernes devraient posséder une coque renforcée pour le transport de pétrole, mais ces efforts sont jugés insuffisants.
Dans une démarche inédite, les enquêteurs de ces organismes ont détecté des lacunes critiques qui doivent selon eux, faire l’objet de mesures immédiates. Ils ont décidé trois recommandations. La première est adressée à la Pipeline and Hazardous Materials Safety Administration des Etats-Unis pour la mise en place de plans d’intervention d’urgence et les deux autres recommandations au ministère canadien des Transports pour la planification et l’analyse des itinéraires.
Faut-il rappeler qu’en juillet 2013, un convoi de 72 wagons-citernes contenant 100 tonnes de pétrole chacun a déraillé et explosé dans la petite ville de Lac-Mégantic, à la frontière avec les Etats-Unis. L’explosion a soufflé une trentaine de bâtiments, provoquant la mort de 47 personnes et forçant l’évacuation du tiers des 6 000 habitants de la ville.
Pour les enquêteurs du BST et du NTSB, des mesures supplémentaires de sécurité sont indispensables à un moment où le transport de pétrole brut par train est en plein essor en Amérique du Nord.