Brésil : La présidente Roussef au centre d’une enquête

Brazil's President Rousseff attends a breakfast news conference in BrasiliaGraça Foster, la présidente du géant pétrolier public brésilien Petrobras, a annoncé dans une interview accordée mercredi au quotidien O Globo, l’ouverture d’une enquête par une commission interne de la compagnie, sur l’achat douteux d’une raffinerie aux Etats-Unis. Cette commission dispose de 45 jours pour se prononcer sur un certain nombre de questions.
L’affaire concerne l’acquisition de la raffinerie Pasadena en 2006. Cette opération, qui s’avérera par la suite surfacturée a été autorisée sur la base d’un rapport incomplet et erroné. En pleine année électorale, l’affaire embarrasse le gouvernement brésilien, l’actuelle présidente Dilma Roussef étant à l’époque à la tête du Conseil d’administration de Petrobras. C’est elle qui avait autorisé le paiement de 370 millions de dollars à son partenaire belge Astra Oil Trading pour acquérir 50% de la raffinerie.
Mais, selon le quotidien Esrado de Sao Paulo, Astra Oil Trading n’aurait acheté la raffinerie un an auparavant que pour 42.5 millions de dollars. Conformément à une clause du contrat en cas de mésentente entre les actionnaires, Petrobras a dû, en 2008, racheter l’autre moitié de la raffinerie et pour ce faire, débourser 1,1 milliard de dollars en 2012 après des déboires judiciaires aux Etats-Unis, ce qui avait attiré l’attention de la justice brésilienne.
L’affaire ressurgit alors que Dilma Rousseff est en tête dans les sondages pour la présidentielle d’octobre où elle est candidate à sa réélection. L’opposition cherche à obtenir la création d’une commission parlementaire d’enquête.
Dilma Roussef décline les responsabilités qui pourraient lui être attribuées, affirmant qu’elle n’avait été mise au courant de la clause de rachat de l’autre moitié de la raffinerie qu’en 2008. Petrobas doit également faire face à une commission créée la semaine dernière, par la Chambre des députés pour enquêter sur le paiement présumé de pots de vins que certains de ses fonctionnaires auraient perçus de la part de l’entreprise hollandaise SBM Offshore en vue d’ obtenir des contrats de loyer de plateformes pétrolières.

Andreï Touabovitch

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