washington-postLe centre d’étude et de recherche Pew Research Center vient de publier son onzième rapport annuel sur l’état des médias d’informations. Celui-ci révèle une nouvelle vague de financements portés par des investisseurs issus des nouvelles technologies à même de redynamiser les médias américains. La tendance s’est indéniablement installée au cours de l’année écoulée. L’illustration la plus parlante est sans conteste le rachat à la famille Graham en août dernier et à la surprise générale, du Washington Post par Jeff Bezos, le fondateur d’Amazon, pour 250 millions de dollars. L’opération de rachat du légendaire quotidien vieux de plus de 135 ans s’était accompagnée de promesses, aussi bien aux employés qu’aux lecteurs, de préserver l’indépendance journalistique et ses valeurs. Au mois d’octobre dernier, l’homme d’affaires irano-américain, fondateur du site de ventes aux enchères eBay et milliardaire du Web Pierre Omidyar, annonçait son intention de lancer un média indépendant généraliste pour le grand public, qui couvrirait aussi bien l’actualité sportive que l’actualité politique. Il rassemblera plusieurs personnalités à l’échelle planétaire du monde du journalisme dont Glenn Greenwald, le journaliste qui a exploité les données d’Edward Snowden sur les programmes de surveillance du renseignement américain, Jeremy Scahill qui a enquêté sur la société de sécurité privée Blackwater considérée comme la plus grande armée privée du monde et la réalisatrice Laura Poitras qui a travaillé sur l’Irak et sur les programmes d’écoutes massives. Au total, plus de 300 millions de dollars ont été investis par les entreprises de capital à risque dans des start-ups d’informations en ligne, des sites de réputation mondiale ou des acteurs locaux. Mais ces investissements ne suffisent pas à faire oublier les difficultés que traverse le journalisme américain frappé actuellement, par une retentissante chute de ses revenus. Entre 2003 et 2012, les recettes publicitaires de la presse ont baissé de 52%.Ces investissements recensés par le Pew Research Center ne représentent que 1% du chiffre d’affaires des médias aux Etats-Unis.

Andreï Touabovitch

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