Les Etats-Unis et l’Iran se livrent depuis la semaine dernière, une épreuve de force autour de l’ambassadeur iranien nouvellement nommé aux Nations unies. Les USA refusent d’accorder un visa à Hamid Aboutalebi en raison de son implication présumée dans la prise d’otages de l’ambassade américaine à Téhéran en 1979. Les Iraniens maintiennent leur choix et menacent de porter plainte contre Washington pour violation du droit international.
Jeudi, après le Sénat et sur une initiative lancée par d’anciens otages à Téhéran, la Chambre des représentants a voté pour interdire à Hamid Aboutalebi l’entrée sur le territoire US. Les parlementaires américains ont évoqué la sécurité nationale pour justifier leur action, Hamid Aboutalebi étant soupçonné par les Etats-Unis d’avoir fait partie du groupe d’étudiants qui ont pris le contrôle de l’ambassade américaine à Téhéran en novembre 1979 et d’y avoir détenu 52 otages américains pendant 444 jours. La Maison-Blanche partage l’avis exprimé par le vote du Congrès. Son porte-parole Jay Carney a annoncé qu’un temps serait pris pour examiner le texte approuvé par les parlementaires, vérifier sa pertinence et sa constitutionalité.
Hamid Aboutalebi, de son côté, soutient n’avoir joué qu’un rôle d’interprète auprès des otages lors de la libération 13 d’entre eux en novembre 1979. Il bénéficie cependant d’un soutien sans faille des autorités iraniennes qui ont maintenu samedi le choix de leur ambassadeur. Le ministère iranien des Affaires étrangères a fait savoir qu’il n’avait pas de remplaçant pour Hamid Aboutalebi et annoncé qu’il porterait l’affaire devant les mécanismes juridiques des Nations unies.
L’ONU ne s’est pas encore exprimée sur le sujet, mais l’affaire menace déjà de nuire aux négociations entre l’Iran et le groupe P5+1 sur le programme nucléaire controversé de Téhéran.