La République islamique d’Iran a flairé un filon avec la crise ukrainienne. Et malgré ses démêlés avec l’Occident sur le dossier nucléaire, elle se propose pour suppléer la Russie dans le rôle de fournisseur de l’Europe en gaz.
Dans un entretien publié lundi en Allemagne, le ministre iranien de l’Industrie Mohammad Reza Nematzadeh assure que « l’Iran peut être un fournisseur fiable, sûr et de long terme » en gaz pour l’Europe. Dès ses débuts, la crise ukrainienne a suscité des inquiétudes en Occident sur ses approvisionnements en gaz.
Pour mémoire, de précédents litiges avec l’Ukraine avaient conduit les Russes à fermer leurs vannes de gaz vers l’Europe en 2006 et en 2009. Ces précédents sont parmi les raisons pour lesquelles les Européens, fortement dépendants énergétiquement de la Russie, hésitent à prendre des sanctions plus sévères contre Moscou. Le ministre allemand de l’Economie Sigmar Gabriel n’a d’ailleurs pas hésité à rappeler récemment que l’approvisionnement énergétique de l’Europe ne disposait pas d’alternative raisonnable au gaz en provenance de Russie. Le gaz russe représente 17% de la consommation française et environ 35% des importations allemandes de gaz naturel et certains pays européens en sont dépendants à 100%.
L’Iran a donc peu à perdre et tout à gagner tout en entretenant d’excellentes relations avec la Russie, à qui elle assure ne pas vouloir faire concurrence, et peut compter sur la peur européenne de se retrouver démunie énergétiquement. La République islamique affirme disposer des réserves énergétiques pour satisfaire les besoins européens de plus en plus importants en gaz ainsi que des plans pour une telle coopération.
Mohammad Reza Nematzadeh compte utiliser une coopération sur le gaz pour relancer la coopération de manière générale avec l’Europe. Dans son entretien, il a appelé les constructeurs automobiles allemands à revenir dans son pays pour y installer des unités de production.