Pour la dernière étape de sa tournée asiatique après le Japon, la Corée du Sud et la Malaisie, le président américain Barack Obama a engagé lundi, son pays avec les Philippines dans un pacte militaire d’une durée initiale de dix ans qu’il affirme ne pas être dirigé contre la Chine.
L’accord s’inscrit dans la stratégie américaine de redéploiement des ressources militaires, économiques et diplomatiques des Etats-Unis vers l’Asie-Pacifique qui a notamment permis le déploiement d’un millier de GI à Darwin, en Australie.
Présenté comme un amendement au traité de défense mutuel américano-philippin de 1951, qui fait des Philippines le plus ancien allié des Etats-Unis dans la région, il définit le cadre d’une présence renforcée des troupes, de la marine, de l’aviation américaines aux Philippines. Par contre, il ne précise pas les effectifs militaires, ni la quantité d’équipements américains qui seront déployés aux Philippines. L’accord n’évoque aucune reconstruction d’anciennes bases, ni construction de nouvelles. Il doit commencer à être mis en œuvre dès la semaine prochaine avec le début des manœuvres conjointes des armes américaines et philippines au nord de la capitale.
Officiellement, cet accord a pour but de permettre aux Philippines de répondre rapidement à toute une série de situations telles que des catastrophes naturelles. Or, la Chine et les Philippines se disputent plusieurs îles et récifs en mer de Chine méridionale dont les eaux sont soupçonnées d’abriter de vastes ressources énergétiques. Malgré toutes les déclarations de Barack Obama, la Chine interprète ce pacte américano-philippin comme une volonté des Etats-Unis de lutter contre son développement militaire, alors que sa marine est perçue comme agressive par presque tous ses voisins, et de soutenir les revendications territoriales de Manille.