Le président iranien Hassan Rohani est arrivé lundi en Turquie pour une visite d’Etat de deux jours. Malgré les divergences entre les deux pays sur la Syrie, le dirigeant iranien a pour objectif de relancer la coopération entre les deux Etats.
Pour ce faire, les deux voisins devraient signer six traités, notamment dans les domaines du commerce et de l’énergie. En ces temps de crise ukrainienne, la Turquie devrait saisir cette opportunité pour alléger sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie en obtenant au passage une réduction du prix du mètre-cube et ce dans le but de doubler le volume des échanges bilatéraux en le faisant passer à 30 millions de dollars en 2015.
Après plusieurs revers diplomatiques avec ses voisins orientaux, Ankara gagnerait beaucoup à améliorer ses relations avec l’Iran. Ces deux pays veulent profiter de la volonté d’ouverture du président iranien, dont la visite en Turquie est la première d’un président iranien depuis 1996, et de l’avancée des négociations sur le programme nucléaire de la République islamique. Dans une conférence de presse commune avec son homologue turc Abdullah Gül, le président iranien a plaidé pour « une stabilité régionale qui devrait logiquement profiter à tout le monde ».
Les sujets de discorde entre les deux pays sont pourtant nombreux. Sur la Syrie, quand Hassan Rohani parle de victoire en évoquant la réélection de Bachar al-Assad, le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu parle de « résultats nuls et non avenus ». Les affaires de corruption qui touchent l’entourage du Premier ministre turc Recepp Tayyip Erdogan et dans lesquelles un homme d’affaires d’origine iranienne est soupçonné d’être impliqué sont venues envenimer les relations déjà tendues et difficiles pour relancer une coopération sérieuse entre ces deux pays.