Un porte-parole du ministère sud-coréen de la Défense a annoncé mercredi des tirs la veille par la Corée du Nord de deux projectiles « à courte portée vers la mer ». Cet acte est interprété comme une manifestation de l’irritation de Pyongyang à la veille de la visite à Séoul du président chinois Xi Jinping.
Selon les autorités sud-coréennes, les tirs ont été effectués par des « lance-roquettes multiples » d’une portée de 180 kilomètres à partir de la côte orientale nord-coréenne. Deux précédentes salves de tirs de roquettes ont été effectuées, ces derniers jours, par la Corée du Nord. Pour de nombreux analystes, ces tirs sont une démonstration du mécontentement de Pyongyang du fait que le président chinois ait décidé de commencer sa visite dans la péninsule coréenne par le Sud, une première en presque deux décennies.
Allié traditionnel de la Corée du Nord à qui elle fournit une aide économique essentielle à sa survie, la Chine serait de plus en plus agacée par le caractère imprévisible du régime de Pyongyang qui ne cesse d’alterner provocations et attitudes apaisantes à l’endroit de son voisin du Sud. De plus, l’heure est à une intensification des relations commerciales entre la Chine et la Corée du Sud. Bien qu’ils ne remontent qu’à 1992, les échanges commerciaux entre les deux pays ont totalisé en 2013, 274.24 milliards de dollars, soit 40 fois plus que ceux entre la Chine et la Corée du Nord.
Bien que la Chine affirme n’avoir aucune intention de réviser ses relations avec la Corée du Nord, plusieurs signes montrent une tension entre les deux pays comme le fait que le président chinois Xi Jinping n’ait toujours pas rencontré le jeune dirigeant nord-coréen Ki Jong-Il. Mais la Chine, craint que l’effondrement du régime de la Corée du Nord n’entraîne instabilité et afflux de réfugiés sur son territoire, devrait maintenir son soutien à Pyongyang.