Un quotidien de Charjah, a révélé mercredi dernier que les deux ressortissants qataris arrêtés le 27 juin dernier seraient en fait des espions. L’affaire promet de tendre encore les relations du Qatar avec ses voisins.
Hamad Ali Al-Hammadi et Youssef Abdel Samad Al-Molla ont été arrêtés à Gueifait, un poste frontalier entre l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis. Les autorités du Qatar ont confirmé l’arrestation mais n’ont pas commenté les accusations d’espionnage. Bien que les médias émiratis aient rapporté l’information, les conséquences risquent d’être lourdes.
Le 5 mars dernier, dans une démarche sans précédent, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et Bahreïn avaient rappelé leurs ambassadeurs à Doha dans le but de protester contre ce qu’ils ont qualifié d’ingérences du Qatar dans leurs affaires intérieures et des tentatives du petit émirat de déstabiliser la région. Les raisons de cette opposition sont le soutien du Qatar aux Frères musulmans et à des mouvements qui leur sont proches.
Dans les pays du Printemps arabes, les Frères musulmans ainsi que les autres groupes qui leur sont proches comptent Doha parmi leurs principaux bailleurs de fonds. Ce soutien s’étendrait jusque dans les monarchies voisines du Qatar où ces groupes ne sont pourtant pas perçus d’un bon œil. Des dizaines de leurs membres y ont été condamnés à des peines de prison.
Cette opposition du Qatar avec les autres monarchies du CCG (Conseil de coopération du golfe) est particulièrement visible dans la gestion du dossier égyptien dans lequel la plupart des autres monarchies, dont les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite, soutiennent le président Abdel Fattah al-Sissi alors que le Qatar maintient son soutien au président déchu Mohamed Morsi et aux Frères musulmans.