Lundi s’est ouvert à Washington le sommet Etats-Unis-Afrique-sans précédent dans l’histoire des Etats-Unis qui réunira une quarantaine de chefs d’Etat africains autour du président américain Barack Obama, dans l’objectif de lutter contre les groupes armés islamistes.
Soutenir les pays africains en matière de sécurité a toujours été une action périlleuse pour les Etats-Unis. Ce qui explique que Washington a toujours privilégié pour le continent noir, un soutien à des forces multinationales africaines qu’à des armées nationales. Mais au vu de l’évolution de la situation et des menaces grandissantes que représentent la secte Boko Haram au Nigéria et les shebabs somaliens dans la Corne de l’Afrique, les USA sont contraints d’envisager sérieusement des coopérations avec les pays africains qui ne s’avèrent pas toujours des partenaires aussi forts que souhaité.
A titre d’exemple, le Nigéria a récemment revu son opposition systématique à toute sorte d’assistance étrangère dans sa gestion de la sécurité après l’enlèvement par les islamistes de Boko Haram de plus de 200 lycéennes. Mais ce pays est peu intéressé par une coopération dans l’opérationnel ou la formation avec les Etats-Unis mais semble attendre une assistance financière et des fournitures de matériel. De plus, l’armée nigériane est souvent critiquée pour son bilan en matière des droits de l’homme et le pays est marqué par des décennies de corruption.
Les Etats-Unis souhaitent réduire leur engagement financier sur le continent tout en assurant aux pays africains « une sécurité à long terme ». L’Oncle Sam s’inquiète en effet des efforts des groupes terroristes pour prendre ou reprendre pied dans des régions déliquescentes comme le nord-est du Nigéria, la Somalie ou encore le nord du Mali.