Après sa fulgurante progression, l’Etat islamique a commencé à accuser ses premiers revers en Syrie et en Irak, des revers qui sont largement attribués à la campagne de bombardements menée par la coalition internationale menée par les Etats-Unis et qui s’est intensifiée à la mi-octobre.
Grâce à ces frappes, en Syrie, les défenseurs kurdes de Kobané sont parvenus à repousser les djihadistes, les faisant reculer de certaines positions stratégiques alors que les guerriers du calife Abou Bakr al-Baghdadi étaient parvenus à pénétrer la ville après avoir conquis 70 villages aux alentours.
En Irak, l’armée irakienne, soutenue en plus des frappes de la coalition par des milices chiites et des tribus sunnites, est parvenue à défaire les djihadistes au barrage d’Adhaim, au nord de Bagdad, mais surtout à la raffinerie de Baiji qui était assiégée depuis des mois par les djihadistes qu’elle a reprise la semaine dernière.
Ce dernier succès est particulièrement important pour l’armée irakienne puisque cette raffinerie fournit 50% de la demande locale. En plus de sécuriser l’approvisionnement pétrolier de l’Irak, en privant au passage Daech d’une importante source de revenus, la reprise de la raffinerie permet aux autorités irakiennes d’isoler la poche sunnite du gouvernorat de Diyala, dont l’EI contrôle certains secteurs et qui a également subi de lourdes pertes avec des conséquences considérables tant au niveau humain, matériel que psychologique.
Mais ces quelques succès sont loin de suffire pour parler de victoire contre Daech. En plus des combats qui continuent à faire rage à Kobané, en Syrie, le mouvement djihadiste contrôle toujours 80% de la province d’Anbar, la plus grande région d’Irak qui a des frontières communes avec Syrie, la Jordanie, et l’Arabie saoudite. Le chef-lieu de la province, Ramadi, est le théâtre de violents combats entre l’armée et les djihadistes qui contrôlent 30% de la ville.