L’Elysée a annoncé dans un bref communiqué publié mardi dernier le report « jusqu’à nouvel ordre » par la France de la livraison du premier navire de combat Mistral commandé par la Russie. La suspension pour être levée selon l’évolution de la situation dans l’est de l’Ukraine.
La présidence française a pris sa décision, tenaillée par ses alliés de l’Otan, les Etats-Unis en tête, d’une part, et la Russie de l’autre. Elle ne précise pas non plus les échéances, ni les éventuelles pénalités auxquelles la France s’expose si elle n’honore pas son contrat.
Le Premier Mistral, le Vladivostok devait être initialement remis à Moscou à la mi-novembre de cette année. Le second Mistral, le Sébastopol doit théoriquement être livré en octobre 2015. Ces livraisons doivent se faire dans le cadre d’un contrat de 1.2 milliard d’euros signé en juin 2011 entre la Russie et le constructeur naval DCNS sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Mais les Etats-Unis se sont vivement élevés pour critiquer ces livraisons étant donné le rôle ambigu de la Russie, que les Occidentaux accusent de soutenir les séparatistes, dans la crise dans l’Est de l’Ukraine.
Moscou pour sa part a accueilli la décision de Paris avec prudence tout en mettant en garde la France. Cité par l’agence publique russe Ria Novosti, le vice-ministre russe de la Défense Iouri Borissov a réagi en annonçant que son pays n’avait pas l’intention « pour l’instant » de poursuivre en justice la France mais la situation pourrait bien changer si la France persistait sur cette voie.La Russie envisage même de réclamer le paiement d’une amende conformément à ce qui avait été établi dans le contrat.