L’OSDH (Observatoire Syrien des Droits de l’Homme) a annoncé mardi que le tragique cap des 200 000 morts dans la guerre en Syrie avait été franchi, un bilan qui serait selon toute vraisemblance en-deçà de la réalité.
Grâce à un large réseau de militants et de médecins à travers le pays, l’OSDH est parvenu à comptabiliser depuis mars 2011 à mardi, la mort de 202 354 personnes dont plus de 130 000 sont des belligérants des deux côtés. Le bilan réel est jugé plus important encore étant donné que beaucoup de morts ne sont pas recensés et que de nombreuses données ne peuvent pas être renseignées dans les zones contrôlées par l’Etat islamique ou par le régime de Bachar al-Assad, dans lesquelles l’ONG syrienne ne peut pas travailler. Par ailleurs, environ 300 000 personnes seraient en détention, dont 20 000 considérées comme disparues, et de nombreux otages au sort incertain sont détenus par l’EI et d’autres groupes armés combattant en Syrie.
Sur le terrain, une issue diplomatique à la crise est plus éloignée que jamais. La ville stratégique de Kobané est toujours le théâtre d’affrontements violents entre Kurdes, soutenus par les frappes de la coalition internationale menée par les Etats-Unis, et les djihadistes de Daech. Cette organisation sunnite radicale concentre désormais la plus grande attention de la communauté internationale qui en oublie le régime de Bachar al-Assad. La situation pourrait bien évoluer encore avec la révélation mardi par le Pentagone de raids menés ces derniers jours par des avions de chasse iraniens contre des positions de djihadistes de l’EI dans l’est de l’Irak. Malgré leur objectif commun de défaire l’organisation djihadiste, Iraniens et Américains réfutent toute coopération.