Foreign Policy, magazine américain spécialisé, a révélé lundi des projets d’acquisitions par l’Iran, de manière illégale, d’équipements et matériaux destiné à son réacteur d’Arak. Cette information apporte une ombre dangereuse aux négociations toujours en cours entre la République islamique et les grandes puissances.
Selon Foreign Policy, les Etats-Unis auraient informé dès le début du mois de novembre les experts du Conseil de sécurité de l’ONU des projets de l’Iran. La porte-parole du département d’Etat Jennifer Psaki a réagi à cette information en rappelant que l’administration Obama n’avait jamais fait mystère de ses inquiétudes sur les activités d’acquisition de l’Iran sans toutefois commenter les discussions entre son gouvernement et les Nations unies. Mais elle a toutefois insisté sur le fait que l’Iran avait jusqu’à présent maintenu tous ses engagements conformément au JPOA (Joint Plan Of Action), l’accord intérimaire sur le programme nucléaire de Téhéran scellé fin novembre 2013 entre les grandes puissances et l’Iran.
Situé à 240 kilomètres au sud-ouest de Téhéran et toujours en construction, le réacteur nucléaire d’Arak est l’un des principaux points d’achoppement des négociations entre les grandes puissances, qui voudraient le voir abandonné estimant qu’il pourrait être utilisé pour fabriquer une bombe atomique, mais Téhéran écarte son éventuelle transformation. La République islamique affirme avoir déjà fait des modifications dans ce réacteur pour limiter la quantité de plutonium qui y sera produite.
Après une nouvelle prolongation des négociations à Vienne en fin novembre dernier, les deux camps ont jusqu’à l’été 2015 pour parvenir à un accord qui sera difficile pour les deux camps. Une majorité de sénateurs du Congrès américain, qui sera républicain à partir de janvier prochain, est favorable à de nouvelles sanctions contre l’Iran, ce à quoi les démocrates s’y oppose, craignant qu’elles ne soient fatales aux négociations internationales.