Les Nations unies ont suspendu la discussion d’un projet de résolution sur le conflit israélo-palestinien en attendant la réponse des Etats Unis. Ce texte est mis sur la table à un moment critique, sur fond de campagne électorale en Israël, alors que la coopération sécuritaire entre l’Autorité palestinienne et l’Etat hébreu est menacée depuis la mort d’un haut responsable palestinien à la suite d’un accrochage avec l’armée Tsahal.
Ce projet de résolution a été proposé, au nom des Palestiniens, le mois dernier, par la Jordanie, le seul membre arabe du Conseil de sécurité. Il fixe le mois novembre 2016 comme date limite pour la fin de l’occupation israélienne.
Face aux nombreux avis qui prédisent un véto américain à ce projet de résolution sous sa forme actuelle, la France a lancé des consultations avec Londres et Berlin, puis avec Washington et Amman, pour mettre au point un texte de consensus. Celui-ci appellerait à la reprise rapide des négociations israélo-palestiniennes, selon une série de grands principes dont la coexistence pacifique d’Israël et d’un Etat palestinien. Paris envisage également une conférence internationale pour encadrer et soutenir, avec la participation des pays arabes, ces négociations qui devraient, selon sa vision, aboutir deux ans après leur lancement.
Les pays qui ont la même position que la France espèrent au mieux le soutien et au pire la non opposition de Washington à cette initiative. Si elle était adoptée, ce serait la première fois que le Conseil de sécurité ferait entendre sa voix sur ce dossier depuis 2009.
Le sujet ne devrait pas manquer d’être abordé lors de la rencontre attendue lundi entre le secrétaire d’Etat américain John Kerry et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Plusieurs experts estiment qu’il sera difficile pour les Etats-Unis d’arriver à convaincre leur allié israélien alors que Benjamin Netanyahu est en pleine campagne pour les élections anticipées qui doivent se tenir le 17 mars prochain.