L’ISCR, le Centre international d’études sur la radicalisation et la violence politique britannique, vient de publier les résultats d’une étude détaillée sur les morts dus à des groupes se réclamant du djihad islamique, essentiellement en Afrique et aux Proche et Moyen-Orient. Cette étude démontre que le mois de novembre a été particulièrement meurtrier.
Depuis sa création en 2008, l’ISCR travaille avec plusieurs universités dans le monde, pour mesurer les effets de la radicalisation politique. Pour son rapport sur le mois de novembre, il s’est appuyé sur la BBC britannique ainsi que sur son réseau de correspondants qui comprend notamment les presses locales, les ONG et diverses associations. Ce document révèle que 5 042 personnes sont mortes en novembre 2014, tuées dans 664 attaques djihadistes.
L’Irak est sans conteste le pays qui concentre la plus grande partie de ces attaques, loin devant le Nigéria, l’Afghanistan ou encore la Syrie, avec 233 attaques qui ont causé la mort de 1 770 personnes. L’autre révélation de cette étude est que l’Etat islamique est le plus meurtrier des groupes djihadistes avec 2 206 morts enregistrés en son nom en 306 attaques. Mais, en rapportant le nombre de victimes au nombre d’actes commis, Boko Haram le surpasse avec 801 morts pour seulement 30 attaques.
Les civils sont ceux qui souffrent le plus de ces attaques et représentent l’essentiel des victimes, devant les militaires et les djihadistes eux-mêmes.L’ISCR révèle également que plus de 80% des victimes du djihadisme sont musulmans et que le malaise identitaire d’enfants d’immigrés mal acceptés et la rencontre avec le discours salafiste dont les réponses tranchées résolvent ce dilemme identitaire, constituent la base de l’engagement de l’essentiel des jeunes djihadistes européens pour la Syrie.