Après l’attentat la semaine passée contre Charlie Hebdo en France, il semble de plus en plus vraisemblable que l’Occident sera la principale victime de la compétition que se livrent les mouvements terroristes Al-Qaïda et Etat islamique.
Al-Qaïda semblait en perte de vitesse devant l’expansion de Daech. Mais les cris d’un des auteurs de l’attaque de Charlie Hebdo qui appelait les témoins à dire aux médias que l’attaque était l’œuvre d’AQPA (Al-Qaïda dans la Péninsule Arabique) a redonné au mouvement une visibilité qu’il n’avait plus eue depuis longtemps. Les services de renseignement américains ont annoncé samedi dernier qu’ils avaient intercepté des communications de responsables de l’EI déclarant que les attentats de Paris ne seraient que le lancement d’une campagne de terreur en Europe. La ville de Rome serait particulièrement visée.
Chaque groupe terroriste veut désormais montrer sa supériorité. La rivalité entre le deux mouvements terroristes s’est exacerbée depuis que l’EI a proclamé l’année dernière un califat sur une partie de l’Irak et de la Syrie. La publicité faite autour de ce califat ajoutée aux succès militaires de Daech contre une armée irakienne en débandade a rendu le mouvement extrêmement populaire auprès des musulmans radicaux au point que 15 000 combattants, venant de 80 pays à travers le monde, dont d’Occident, ont rejoint ses rangs. En perte de vitesse, Al-Qaïda, de son côté, s’est repliée au Yémen. Mais avec l’attaque de Paris, la nébuleuse terroriste prouve qu’elle est loin d’être éliminée.
Les responsables de la sécurité en Europe et dans le Maghreb sont sur le qui-vive.Ainsi, dans sa courte allocution adressée à la nation le 9 janvier, trois jours après l’attaque de Charlie hebdo, le président français François Hollande a recommandé une vigilance accrue.