Suite à l’insécurité grandissante au Yémen, plusieurs Etats dont l’Arabie Saoudite ont procédé vendredi à l’évacuation de leurs diplomates en poste dans ce pays.
A côté de Riyad, Rome et Berlin ont décidé d’évacuer leurs personnels diplomatiques en poste à Sanaa. Ces opérations se sont déroulées hier. Avant ces trois Etats, les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni avaient d’ores et déjà pris cette décision un peu plus tôt dans cette semaine. Il faut noter que l’Arabie Saoudite est le premier pays arabe à évacuer ses diplomates suite à la détérioration de la sécurité dans la capitale yéménite à présent sous le contrôle de la milice chiite des Houthis. Dans le même registre, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, n’a pas caché jeudi sa crainte de voir une guerre civile éclater dans ce pays : « le Yémen est en train de s’effondrer sous nos yeux. Nous ne pouvons pas nous contenter de rester là à regarder », a-t-il estimé.
De son côté, la milice chiite des Houthis a critiqué jeudi ces fermetures de représentations diplomatiques pendant qu’Al Qaïda a pris le contrôle d’un camp militaire et d’importantes quantités d’armements américaines. De l’avis d’Hussein al-Ezzi, le « responsable des Affaires étrangères » du nouveau pouvoir à Sanaa, ces fermetures d’ambassades visent à exercer « des pressions » sur la population yéménite « dans sa quête de dignité, de souveraineté et d’indépendance ». Et de conclure que ces pays « vont rapidement réaliser qu’ils ont intérêt à traiter positivement avec la volonté du peuple yéménite qu’ils doivent respecter », tout en faisant clairement allusion à la milice aux commandes. Il y a une semaine, le nouveau pouvoir a décidé de dissoudre le Parlement en vue de mettre en place d’autres instances dirigeantes. Pour rappel, la milice des Houthis avait contraint en fin janvier les Président et Premier ministre yéménites à démissionner.