Les derniers chiffres publiés par les autorités de New Delhi révèlent une croissance économique de 7.5% au dernier trimestre 2014 en rythme annuel. Avec cette performance, l’Inde pourrait dépasser la Chine en termes de croissance, et s’explique en fait par un changement de méthodologie des statisticiens du pays.
Les nouvelles données et prévisions publiées par l’Inde reposent sur une série de modifications techniques destinées à mieux aligner les pratiques indiennes avec les normes internationales. Cette méthode a entraîné un bond d’environ 2% des performances récentes de la croissance indienne. Lors de l’exercice 2013-2014 de 4.7% elle serait en fait de 6.9% et le chiffre attendu pour l’année fiscale en cours 2014-2015 qui doit s’achever fin mars devrait être de 7.4% contre 5.5%, selon les précédentes prévisions.
Jusqu’au plus haut niveau des pouvoirs publics, le mot d’ordre est la prudence face à ces chiffres qui auraient suffi à eux-seuls à redonner confiance dans les perspectives économiques du pays. Jusqu’alors, tout le monde pensait que l’Inde commençait à peine à sortir d’une phase de sévère ralentissement marquée par la baisse de la production automobile, des sorties massives de capitaux qui ont entraîné une chute de la roupie, une baisse des importations et une très faible progression des investissements. Le gouverneur de la RBI, la banque centrale indienne, Raghuram Rajan et même les conseillers économiques du gouvernement, estiment que l’économie du pays ne devrait pas être considérée comme florissante.
L’établissement de la politique économique de l’Inde s’en trouve compliqué. Le budget doit être présenté dans quinze jours par un gouvernement qui hésite entre considérer l’économie à la traîne ou en pleine forme. Le dilemme est le même pour la RBI qui ne sait pas si elle doit continuer à baisser ses taux pour soutenir l’activité ou s’inquiéter d’un regain d’inflation qui résulterait d’une croissance soutenue.