Quatre députés et sénateurs français, de droite et de gauche, se sont rendus mercredi en Syrie et trois d’entre eux, ont rencontré Bachar al-Assad. Cette initiative, qui se démarque de la ligne diplomatique de la France qui considère le président syrien comme un dictateur et appelle à son départ du pouvoir, met l’Hexagone dans l’embarras.
Considérée comme une « mission personnelle », les parlementaires français ont été reçus avec les honneurs par des dignitaires et des militaires syriens. Jacques Myard, député UMP des Yvelines, Gérard Bapt, député PS de Haute-Garonne et président du groupe d’amitié France-Syrie à l’Assemblée nationale, Jean-Pierre Vial, sénateur UMP de Haute-Savoie et président du groupe d’amitié France-Syrie au Sénat et François Zoccheto, sénateur UDI de la Mayenne ont présenté différentes raisons à leur visite en Syrie.
Gérard Bapt a notamment évoqué l’importance de voir la réalité des choses du côté de Damas et de constater si des évolutions sont possibles. François Zoccheto a ajouté une volonté de s’informer sur les questions terroristes après les attentats qui ont frappé Paris en janvier. Aucune information n’a filtré sur le contenu des discussions entre le président syrien et les députés français, lors de leur rencontre qui a duré plus d’une heure.
Leur visite, une première depuis la rupture des relations diplomatiques entre la France et la Syrie, n’en est pas moins controversée même parmi les autres parlementaires craignant que Bachar al-Assad ne récupère cette visite pour clamer une reconnaissance de la France. Agacé, le gouvernement français a tenu à préciser que la visite des députés en Syrie n’était en aucun cas une initiative officielle de la France. Son gouvernement n’envisage pas pour le moment un changement des rapports diplomatiques avec le président syrien.