Le vice-ministre des Télécommunications iranien Nasrollah Jahangard, cité par l’agence Fars, a annoncé disposition de la République islamique à autoriser l’installation dans le pays du géant internet américain Google et d’autres sociétés de service internet s’ils respectent la culture locale. Avec 40 millions d’internautes sur une population de près de 78 millions, le potentiel du marché iranien est considérable.
L’annonce des autorités iraniennes va jusqu’à suggérer l’installation de serveurs dans le pays. Depuis près de deux ans, l’Iran travaille à un accès sélectif et contrôlé des réseaux sociaux, plutôt qu’à un blocage total de sites dont le contenu déplaît aux autorités du pays. De nombreux sites à caractère politique ou pornographique ainsi que de nombreux réseaux sociaux, en particulier Twitter et Facebook, sont bloqués en Iran, surtout depuis les grandes manifestations de juin 2009 qui contestaient la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad. Les réseaux sociaux étaient alors massivement utilisés par les opposants pour mobiliser leurs partisans. Une police de la « cyber-criminalité », chargée de faire la chasse aux contenus illicites et aux blogs contestataires a également été créée et plusieurs animateurs de ces blogs ont été arrêtés. L’Iran a même récemment lancé son propre moteur de recherche baptisé Yooz dont les serveurs se trouvent dans le pays.
Au début de la semaine de la reprise des négociations sur le programme nucléaire iranien, le vice-ministre des Télécommunications a laissé entendre que l’autorisation qu’il a évoquée pourrait dépendre des sanctions internationales contre ce pays, suggérant que ces dernières pourraient être sources de problèmes pour les compagnies américaines dont certaines auraient déjà commencé à discuter avec les autorités iraniennes. Mais plutôt que d’annoncer une plus grande liberté d’expression dans le pays, cette « ouverture » de l’Iran aux compagnies étrangères de l’Internet a tout l’air d’un moyen de pression sur les négociations actuellement en cours.