Dans un rapport publié hier mercredi, l’ONG Amnesty International a vivement réagi contre deux projets de loi proposés pour relancer la natalité en Iran. Ces projets de loi répondent au souhait formulé par le Guide suprême du pays l’ayatollah Ali Khamenei de faire passer la population du pays de 77 à 150 millions d’habitants en cinquante ans.
Le premier projet de loi qui doit être examiné par le Parlement porte sur « la population et l’exaltation de la famille ». Il prévoit de rendre plus difficile l’accession à un emploi pour les femmes incapables ou non désireuses d’avoir un enfant. Il prévoit également de rendre plus compliquée la procédure de divorce et de limiter l’action de la police et de la justice dans les conflits familiaux. Le second projet de loi a pour objectif d’ « empêcher le déclin de la population » et pour ce faire veut interdire la stérilisation et bloquer l’information et l’accès à la contraception. Bien qu’ayant déjà été voté par les députés depuis juin 2014, des amendements de ce dernier texte sont toujours en discussions.
Amnesty International ne manque pas de critiques contre ces projets de loi qui « piétinent les droits fondamentaux des femmes ». L’ONG craint que les mesures du premier projet de loi pour compliquer la procédure de divorce et limiter l’action de la police et de la justice dans les conflits familiaux n’ouvrent la voie à un risque accru de violences domestiques. D’autant plus que, contrairement aux maris qui peuvent le faire sans fournir le moindre motif, les femmes doivent prouver qu’elles sont en butte à des « difficultés insupportables » pour pouvoir obtenir le divorce. Par ailleurs Amnesty International craint qu’une limitation de l’accès à la contraception n’entraîne une recrudescence des maladies sexuellement transmissibles, notamment du VIH.