Changement climatique, pluies moins régulières chaque année, action de l’homme et mauvaise gestions des ressources par l’administration, la sécheresse s’est étendue en Iran ces dernières années, s’ajoutant aux nombreuses crises auxquelles le pays doit faire face.
Il y a 15 ans à peine, le Hamoun, une zone de près de 4 000 Km² à cheval entre l’Iran et l’Afghanistan alimentée par la rivière Helmand qui prend sa source en Afghanistan, était la septième zone humide au monde. Elle abritait une faune et une flore diverses, comme les biosphères de Shadegan dans l’ouest de l’Iran et d’Anzali dans le nord. Ces zones sont aujourd’hui désertiques.
Les chiffres officiels révèlent que les barrages iraniens ne sont remplis qu’à 40% de leur capacité. Neuf grandes villes du pays, dont la capitale Téhéran, sont menacées par les restrictions d’eau. Au Sistan-Balouchistan, une province frontalière du Pakistan et de l’Afghanistan peuplée par une importante minorité sunnite dans un pays à majorité chiite, la situation est encore plus critique, ce qui ajoute la pauvreté et à la dangerosité de la région. Les barrages construits en Afghanistan ont asséché la région qui reçoit de moins en moins d’eau de pluie. La reconversion forcée des fermiers et des pêcheurs a entraîné l’effondrement de l’économie locale et une émigration massive des jeunes hommes. La pauvreté, la consommation de drogue et les problèmes y ont augmenté.
La vice-présidente iranienne chargée de l’Environnement a exprimé le souhait d’une coopération locale, régionale et internationale, à laquelle prennent déjà part plusieurs agences des Nations unies, pour faire face à cette situation. Au-delà d’une certaine responsabilité de la part de l’Afghanistan, les autorités iraniennes reconnaissent de nombreuses lacunes, notamment sur le plan de la distribution.