Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon a présidé mardi un rendez-vous annuel à Koweït pour recueillir des fonds pour venir en aide aux Syriens. Après quatre années de guerre, il estime qu’ « il faudrait 8.4 milliards de dollars USD pour une aide efficace, sous peine d’aboutir à une catastrophe humanitaire dangereuse et terrifiante ».
Selon l’OCHA, le bureau des Affaires humanitaires des Nations unies, 5.5 milliards de dollars sont requis pour les réfugiés et 2.9 milliards de dollars US pour les Syriens déplacés. La conférence des donateurs pour la Syrie, qui sera la troisième du genre et pour laquelle 78 pays seront représentés, sera ouverte par l’émir du Koweït, le cheikh Mohamed Abdallah al-Sabah. Les deux premières conférences avaient respectivement promis de rassembler des montants de promesses de dons en 2013 et en 2014 de 1.5 et de 2.4 milliards de dollars. Mais, selon l’ONU, plusieurs d’entre elles n’ont pas été honorées. La différence entre les niveaux de besoins avec cette année traduit la détérioration de la situation sur le terrain.
La guerre en Syrie a fait plus de 215 000 morts depuis mars 2011. Et la situation ne cesse de se dégrader comme l’a révélé le bilan de 76 000 morts uniquement pour 2014, ce qui en fait l’année la plus meurtrière depuis le début du conflit. Et le nombre de déplacés a également atteint un niveau inégalé depuis 20 ans avec près d’un Syrien sur deux déplacé par le conflit. Et faute d’une aide adéquate, les agences de l’ONU affirment courir le risque de réduire, voire d’interrompre, l’aide fournie aux 7.6 millions de déplacés et aux 3.9 millions de réfugiés syriens établis pour la plupart dans les pays voisins.