Le président russe Vladimir Poutine annoncé mardi dans la soirée la prolongation de l’accord qui encadre les livraisons de gaz russe à l’Ukraine. L’expiration de l’accord le soir même menaçait de provoquer l’interruption de ces livraisons.
Cité par les agences russes, le porte-parole du Kremlin Dimitri Peskov a précisé que l’accord était prolongé pour trois mois sans changement. Le ministre ukrainien de l’Energie Volodymyr Demtchichine a annoncé du gaz inférieur à 250 dollars pour 1 000 mètres cubes. Selon le Premier ministre russe Dimitri Medvedev, c’est Kiev qui aurait fait la demande de renouvellement de ce compromis provisoire signé en octobre, après plusieurs mois de suspension des approvisionnements grâce à une médiation de la Commission européenne. Ce compromis permettait à l’Ukraine, sans la contraindre, de continuer à acheter du gaz russe à condition de le payer à l’avance. Il prévoit notamment une réduction de 100 dollars par millier de mètres cubes qui s’ajoutera à l’effet de la baisse des prix du pétrole pris en compte dans ceux du gaz. De nouvelles négociations sont prévues pour mi-avril.
L’Ukraine est plus que jamais dépendante du gaz russe, un facteur dont Moscou n’hésite pas à se servir comme pression sur Kiev et l’Union européenne. L’Ukraine est un passage clé pour l’approvisionnement en gaz de l’Europe, dont 15% du gaz consommé passe par l’Ukraine, et qui représente l’un des premiers clients de la société nationale russe Gazprom. Après l’arrivée au pouvoir des pro-Occidentaux à Kiev il y a un an, Moscou avait décidé d’augmenter le prix du gaz vendu à Kiev à 485 dollars. Le refus ukrainien de s’acquitter de cette facture a été utilisé comme raison par Moscou d’interrompre en juin ses livraisons.