Hafedh Bouakez, docteur en économie, a présenté hier jeudi à Tunis les résultats d’une étude élaborée sur le thème « Investissement public et croissance dans les pays du Maghreb ». Il en est ressorti que l’investissement public dans les pays de la région, plus particulièrement en Tunisie et au Maroc, est insuffisant.
Cette étude a porté sur la Tunisie, le Maroc, l’Algérie et la Mauritanie. En Tunisie, la part de l’investissement public dans le Produit Intérieur Brut s’est maintenue aux alentours de 3% au cours des dernières années. Et la situation est similaire dans les autres pays de la région. Entre 2010 et 2013, le taux de l’investissement public par rapport au PIB a régressé.
L’investissement public n’a pas d’effet direct sur la croissance. Ceci s’explique par le temps nécessaire à la mise en place des projets d’investissements publics. Par contre, il joue un rôle de catalyseur de l’investissement privé qui, lui, influe significativement et directement sur la croissance. La difficulté pour les autorités publiques constitue à soutenir l’investissement public, tout en s’assurant de maintenir un niveau soutenable de la dette publique.
Pour remédier à cette situation, les auteurs de cette étude, préconisent aux gouvernements des pays du Maghreb de cibler des secteurs tels que l’infrastructure de transport, l’énergie ou encore la santé, en somme des secteurs dans lesquels l’investissement public ne risque pas d’évincer l’investissement privé. Dans ce cadre, les autorités des pays cibles de l’étude sont invité à mieux contrôler le processus d’octroi des contrats à des entreprises privées afin d’éviter les fraudes et malversations et ainsi améliorer la rentabilité des projets publics. L’étude propose également des incitations fiscales et non fiscales, telles qu’une simplification des procédures administratives, pour encourager les privés dans le cadre du partenariat public-privé.