Les commémorations cette année du centenaire des massacres survenues en 1915, en Arménie raniment en Israël la question de reconnaître ou pas ces évènements comme un génocide. L’Etat hébreu s’y es toujours refusé, soucieux de ne pas froisser la Turquie et l’Azerbaïdjan, mais de plus en plus de voix s’élèvent dans le pays pour une révision de cette position.
Israël sera représenté par une délégation parlementaire aux cérémonies organisées à Erevan pour commémorer le centenaire des évènements de 1915. Mais le député Nachman Shai de l’Union sioniste et sa collègue Anat Berko du Likoud ont été prié par les diplomates israéliens, avant leur départ pour Erevan, de choisir avec soin les mots qu’ils emploieront durant leur mission. Cette situation illustre parfaitement l’exercice d’équilibriste auquel se livre la diplomatie israélienne. L’Etat hébreu a toujours utilisé le terme de « tragédie » pour qualifier les massacres de 1915. S’il se refuse à employer le terme « génocide », c’est pour ne pas froisser la Turquie et l’Azerbaïdjan. La Turquie est l’un des rares alliés d’Israël dans la région mais les deux pays ont des relations tendues depuis l’assaut mortel des forces israéliennes contre le navire turc Mavi Marmara en 2010. Par ailleurs, Israël entretient depuis les années 1990 une relation étroite avec l’Azerbaidjan qui lui apporte une aide discrète mais essentielle dans ses efforts pour surveiller le programme nucléaire iranien.
Mais malgré cette circonstance, la représentation d’Israël aux commémorations suggère que la position de l’Etat hébreu sur les évènements de 1915 n’est immuable. De plus en plus de voix s’élèvent dans le pays pour appeler les autorités à ne pas sacrifier leurs principes à des considérations géopolitiques. Une vingtaine de pays seulement à travers le monde ont à ce jour reconnu le génocide arménien.