HSBC, la plus grande banque d’Europe, a annoncé ce vendredi qu’elle envisage un déménagement hors du Royaume-Uni pour échapper à des régulations plus strictes que les travaillistes veulent mettre en place s’ils remportent les législatives du 7 mai prochain et pour échapper à la possible sortie du pays de l’Union européenne que les conservateurs sont disposés à autoriser.
Le président Douglas Flint a déclaré lors de l’assemblée générale des actionnaires que le conseil d’administration avait demandé à la direction de commencer à travailler pour savoir quel est le meilleur endroit pour le siège de HSBC dans le nouvel environnement que créeraient les mesures du Labour pour encadrer le système bancaire. Suite à la crise financière, le gouvernement du Premier ministre conservateur David Cameron a pris de mesures pour encadrer plus strictement le secteur bancaire. Il a notamment augmenté les taxes sur les banques pour renflouer les caisses de l’Etat. Mais le Labour envisage d’aller encore plus loin, entre autres en contraignant les banques à séparer leurs activités de banque de détail et d’investissement, ce qui inquiète dans le secteur bancaire. Une autre banque d’investissement, Goldman Sachs, a averti cette semaine qu’un gouvernement travailliste serait considéré comme plus « problématique » pour les milieux des affaires qu’un gouvernement conservateur. Mais le camp conservateur a également été visé par l’évocation par HSBC du risque que représente une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Le Premier ministre conservateur sortant a en effet promis au pays un référendum sur la question s’il était réélu.
HSBC a un poids considérable au Royaume-Uni où il emploie 48 000 personnes. Son annonce à moins de deux semaines des élections britanniques a de quoi embarrasser les deux principaux partis en lice, d’autant plus qu’elle a été favorablement reçue par les investisseurs à la Bourse de Londres où l’action HSBC a bondi de 2.92%.