Selon un responsable des services de justice, la plus haute Cour d’Egypte a condamné dimanche 14 policiers à des peines d’emprisonnement pour la torture à mort de deux prisonniers en 2006.
De manière plus précise, un colonel a écopé, dans le cadre de cette affaire, d’une peine de trois ans de prison et 13 policiers, d’un an chacun. Cette dernière peine a également été infligée à un médecin. D’après le responsable, il leur a été reproché d’avoir « torturé à mort deux criminels qui étaient sous leur garde en 2006 ». Il faut noter que ce verdict est définitif et ne peut donc pas faire l’objet d’un appel. Ce n’est pas la première fois qu’un tel procès ait lieu en Egypte. Pas plus tard qu’en février, deux policiers accusés d’avoir torturé et battu à mort un avocat interpellé à la suite d’un rassemblement pro-islamiste avaient dû comparaître devant la justice.
Il faut noter que les violences policières figurent parmi les facteurs qui ont mené à la révolution de 2011 en Egypte. Pour rappel, elles étaient beaucoup plus fréquentes au cours des cinq dernières années du régime d’Hosni Moubarak. Depuis sa chute, les forces de l’ordre ont quelque peu redoré leur image aux yeux d’une bonne partie de la population. Toutefois, la police s’est tristement illustrée en réprimant dans le sang les partisans de l’ex-président égyptien, l’islamiste Mohamed Morsi. Ce dernier a été destitué en juillet 2013 par l’armée, qui avait profité de protestations populaires alors que M. Morsi totalisait un an à la tête du pays des pharaons. Cet ancien dirigeant a récemment été condamné à une peine de vingt ans d’emprisonnement pour « incitation au meurtre » de protestataires issus de l’opposition en fin 2012, donc au cours de son mandat.