La quatrième édition de la Conférence annuelle de Moscou sur la sécurité internationale (CMSI/MCIS) le 16 avril dernier a réuni des représentants militaires de plus de 70 pays. L’ampleur de la participation à cet évènement ainsi que sa teneur font penser selon certains analystes à la perspective de la mise en place d’une coalition anti-OTAN.
Parmi les participants à avoir pris la parole figuraient les ministres de la Défense de la Chine, de l’Inde, de l’Iran, de l’Afrique du Sud, de la Biélorussie, du Kazakhstan ou encore du Vietnam. Contrairement à l’année dernière, l’Ukraine n’a pas été invitée. Le thème de cette rencontre portait sur les efforts communs de la Chine, de l’Inde, de la Russie et de l’Iran contre l’expansion de l’OTAN, renforcés par des projets de pourparlers militaires tripartites entre Pékin, Moscou et Téhéran. La CMSI représente une perspective mondiale beaucoup plus large et diversifiée que l’OTAN. En plus d’un intérêt accentué sur le Moyen-Orient et l’Asie Pacifique, elle représente des problèmes de sécurité du reste du monde qui vont de l’Argentine au Vietnam en passant par l’Afrique du Sud ou encore l’Inde. Les organisateurs russes de l’évènement ont particulièrement mis l’accent sur le bellicisme de Washington, l’absence de préoccupation de la part des Etats-Unis et de l’OTAN pour la sécurité des autres et l’absence de dialogue constructif qui renforcent les possibilités d’un dangereux conflit mondial.
La conférence a débouché sur quelques annonces importantes comme la mise en œuvre d’un système de défense aérienne commun entre le Kazakhstan et la Russie ou encore l’intention de l’Iran de s’unir à la Chine, l’Inde et la Russie pour s’opposer conjointement à l’expansion à l’est de l’OTAN et à la menace à leur sécurité collective que constitue le projet de bouclier antimissile de l’Alliance. Seul le ministre grec de la Défense ainsi que le Représentant Spécial du ministre français des Affaires étrangères Jean-Pierre Chevènement représentaient des pays membres de l’OTAN.