WikiLeaks a divulgué hier mardi des documents de la NSA (National Security Agency) américaine relayés par de nombreux médias sur l’espionnage des trois derniers présidents français ou leurs entourages.
L’ampleur de ce scandale n’a d’égal que le haut niveau de confidentialité qui était dévolu à ces fameux documents. Une note datant du 22 mai 2012 rapporte que, quelques jours à peine après son investiture, le président français François Hollande aurait accepté lors d’une discussion avec son Premier ministre de l’époque Jean-Marc Ayrault « la tenue de réunions secrètes à Paris pour discuter de la crise dans la zone euro, et particulièrement des conséquences d’une sortie de la Grèce » de celle-ci. Ces réunions auraient eu lieu avec des membres du SPD allemand, alors dans l’opposition, le président français ayant été déçu de ses premiers contacts avec la chancelière allemande sur le sujet. Plusieurs autres notes, plus vieilles, portent sur le précédent président français. Elles présentent en 2008 un Nicolas Sarkozy imbu de sa personne, se considérant comme le seul à pouvoir résoudre la crise financière mondiale, en mars 2010 un Sarkozy frustré par le recul de Washington sur la proposition d’accord de coopération bilatéral sur le renseignement et prévoyant en 2011 de rallier le président russe de l’époque Dimitri Medvedev, et même de lancer un ultimatum au président américain pour relancer des discussions de paix directes au Proche-Orient entre Israël et les Palestiniens. Des manigances du président Chirac pour influer sur le fonctionnement de l’ONU sont également rapportées.
Les différentes parties sont restées très silencieuses après ces révélations choc mais ce silence pourrait bien être le calme avant la tempête. Le président François Hollande a réuni ce matin son Conseil de défense et doit rencontrer de nombreux parlementaires pour faire le point sur la question de l’espionnage américain et prendre les mesures qui sont tant attendues.