Par le biais d’un post sur Twitter, le ministère bahreïni de l’Intérieur a annoncé dimanche l’arrestation d’Ibrahim Charif pour « violation de la loi ». Le mois dernier, cet opposant libéral a été libéré après avoir passé 4 ans en prison.
Finalement, Ibrahim Charif n’aura eu droit qu’à trois petites semaines de liberté. Cette personnalité politique bahreïnie est sortie de prison le 19 juin dernier après y avoir séjourné pendant 4 ans pour implication dans les violences ayant accompagné les protestations de 2011. Jusqu’à présent, le ministère de l’Intérieur n’a donné aucune précision sur sa nouvelle arrestation. Mais, à en croire sa famille politique, il a été interpellé hier pour avoir décrié la politique du gouvernement à l’occasion d’une cérémonie organisée à la mémoire d’une des victimes de la répression subie par le mouvement de contestation local. De manière plus précise, l’Action Démocratique Nationale (ADN), groupe politique qu’Ibrahim Charif a dirigé jusqu’à son arrestation en mars 2011, a indiqué qu’il a été placé en détention pour 48 heures afin de subir un interrogatoire sous l’accusation d’ « incitation à la haine contre le régime ». Et de poursuivre : « l’arrestation de M. Charif est une tentative de le faire taire et de confisquer la liberté d’opinion, garantie par la Constitution ».
De confession sunnite, Ibrahim Charif fait partie du lot de 20 activistes condamnés à des peines d’emprisonnement par un tribunal militaire pour leur participation dans le mouvement de contestation des chiites. Ceux-ci militent pour des réformes politiques de ce pays dirigé par une dynastie sunnite. D’après des ONG de défense des droits humains, il y a eu au moins 89 morts au cours des violences tandis qu’une centaine d’autres personnes ont été arrêtées et jugées.