A la recherche d’éventuelles preuves avant leur destruction, la police du Brésil a effectué mardi pas moins de 53 perquisitions aux domiciles de diverses personnalités politiques impliqués dans l’affaire Petrobras.
S’étendant sur sept Etats brésiliens, il s’agissait d’une nouvelle phase de l’opération policière baptisée « Lavage rapide », au travers de laquelle un vaste réseau de corruption ayant coûté plus de 2 milliards de dollars à Petrobras a été découvert au cours de l’année dernière. D’après le procureur de la République Rodrigo Janot, « il s’agit de sauvegarder des preuves importantes qui pourraient être détruites », a-t-il déclaré par voie de communiqué. Ces perquisitions ont conduit les éléments des forces de l’ordre notamment au domicile de Fernando Collor, l’ancien président de Petrobras (1990-92) et actuel sénateur centriste. Les domiciles de son homologue du Parti Progressiste (PP, membre de la coalition gouvernementale), Ciro Nogueira, et du député issu de la même formation politique, Eduardo da Fonte, ont également été perquisitionné.
Les investigations que mène la police portent sur des délits de formation de cartel, fraudes lors des appels d’offres, corruption, détournements de fonds publics et blanchiment d’argent. D’après les forces de l’ordre, cette enquête concerne 13 sénateurs, 22 députés et deux gouverneurs issus de six formations politiques. Selon des informations recueillies au cours de l’enquête, pendant une décennie (2004-2014), des entreprises se sont réparties les marchés de Petrobras en gratifiant à tour de rôle les directeurs de cette entreprise publique de pots-de-vin contre l’obtention de contrats. Par la suite, des hommes politiques, députés ou sénateurs de la coalition de centre gauche au pouvoir pour la plupart, touchaient une part de ces commissions.