La Chine à deux doigts d’un krach boursier

krach-boursier-chineDans sa volonté de redresser la barre de l’économie, le gouvernement chinois lui-même a encouragé des mouvements de capitaux qui, le mois dernier, ont failli mener le pays droit vers un krach boursier.

Pour remédier à la baisse de l’économie, le gouvernement chinois a décidé d’adopter des mesures pour développer la Bourse. En novembre 2014, la Banque centrale a décidé de baisser ses taux d’intérêts directeurs. Cette décision a déclenché un attrait pour la Bourse sans précédent, d’autant plus que la très officielle CSRC (Commission de Régulation des Marchés Boursiers) donnait des signaux favorables aux placements boursiers. Ces derniers ont gagné 150% entre juin 2014 et mai 2015. L’objectif des autorités de faire en sorte que des capitaux privés prennent plus de place dans les grandes entreprises chinoises, et donc de diminuer la part de l’endettement que ces entreprises ont contracté auprès des banques publiques, semblait à portée de main.

Seulement, dans la deuxième semaine de juin 2015, la CSRC a annoncé qu’elle allait limiter la pratique des opérations sur marge, qui consistent à emprunter auprès d’une maison de courtage afin d’acheter des actions. L’objectif des autorités chinoises était de freiner la spéculation qui accompagnait l’emballement boursier. Mais l’annonce de la CSRC a eu pour effet d’inquiéter les investisseurs dont beaucoup ont vendu leurs actions en même temps. Le résultat a été une chute perte subite des actions d’un peu plus de 30% de leur valeur, soit près de 2.7 milliards d’euros.

Aujourd’hui, le gouvernement multiplie les appels au calme et des liquidités sont injectées dans l’économie. Le 8 juillet, l’ordre a été donné aux grandes entreprises et institutions financières ainsi qu’aux actionnaires possédant 5% dans des sociétés cotées de conserver pendant six mois les actions qu’elles avaient achetées. Les introductions en Bourse sont suspendues et il est recommandé aux sociétés de courtages de n’acheter que des actions garanties par des liquidités de la banque centrale. Ces mesures ont permis une progression des valeurs cotées dans les Bourses chinoises de près de 6%.

Andreï Touabovitch

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