La récente libération d’Isabelle Prime, ancienne otage française qui était retenue au Yémen depuis février dernier, a mis en lumière le rôle joué par le sultanat d’Oman qui s’est lentement imposé au fil du temps pour devenir aujourd’hui auprès des pays occidentaux un acteur diplomatique et médiateur de choix au Moyen-Orient.
Après sa libération et en attendant son retour en France vendredi soir, Isabelle Prime a été accueillie à Oman, un détour qui confirme le rôle important joué par ce petit pays situé au sud de la péninsule arabique dans sa libération comme l’a annoncé un communiqué de l’Elysée. Les succès du sultanat d’Oman dans la médiation pour la libération d’otages au Moyen-Orient se sont multipliés ces dernières années. Fin 2011, Oman avait servi de pays de transit pour trois humanitaires français qui travaillaient pour l’Organisation Non Gouvernementale lyonnaise Triangle Génération Humanitaire et qui avaient été enlevés le mois de mai précédent. Au début du mois de juin de cette année, le sultanat a aidé au rapatriement d’un journaliste américain retenu pendant deux semaines au Yémen par les rebelles Houthis.
Tous ces succès dans la médiation s’expliquent en grande partie par la position géographique privilégiée du sultanat et les bonnes relations qu’il entretient avec ses voisins. Oman est la seule des six monarchies du Golfe à ne pas participer aux raids qu’une coalition arabe dirigée par Ryad mène depuis fin mars au Yémen contre les Houthis. Cela ne l’empêche pas d’avoir de bonnes relations avec l’Arabie saoudite sunnite dont il est voisin mais également avec l’Iran chiite, alors que les deux pays sont les grands rivaux dans la région. Oman a ainsi aidé aux négociations sur le nucléaire iranien, est en train d’aider à la recherche d’une solution sur la crise au Yémen et pourrait être déterminant dans la résolution du conflit syrien.