Les statistiques officielles publiées hier lundi ont établi la croissance de l’Inde au premier trimestre de l’année budgétaire 2015/2016, c’est-à-dire entre les mois d’avril et de juin, à 7% sur un an. Ce résultat marque un ralentissement par rapport à la hausse de 7.5% enregistrée sur le trimestre précédent.
Ce résultat est l’un des plus forts parmi les grands pays émergents et maintient l’Inde au niveau qu’il a atteint les trois premiers mois de l’année quand le rythme de sa croissance avait dépassé celui de la Chine. Cependant, il est en-deçà des prévisions des économistes qui tablaient sur une progression de 7.4% et montre qu’il n’y a pas d’accélération dans les secteurs clé de l’économie. De plus, la nouvelle technologie qui permet au gouvernement de calculer les chiffres du PIB est critiquée par les économistes. La situation politique joue un rôle de taille dans l’état actuel de l’économie indienne. Plusieurs projets-clé de réforme, comme l’instauration d’une TVA nationale ou l’assouplissement des achats de terrains pour les projets industriels, sont bloqués au Parlement, faute de majorité du Parti au pouvoir, le BJP (Bharatiya Janata Party), à la chambre haute. Or la relance de la croissance a été choisi depuis plus d’un an par le gouvernement du Premier ministre Narendra Modi comme l’axe principal de son action pour fournir des millions d’emplois aux jeunes actifs qui arrivent chaque année sur le marché du travail.
Les analystes invitent donc à la prudence quant à la force de la reprise dans la troisième économie d’Asie. Toutefois, alors que le Brésil, septième puissance économique mondiale, est entré en récession au deuxième trimestre et que d’autres grands pays émergents comme la Russie et la Chine connaissent un ralentissement de leur croissance, voir une contraction de leur Produit Intérieur Brut, l’Inde parvient à limiter les dégâts.