Les autorités camerounaises ont rapporté deux attentats à la bombe dimanche à Kolofata, dans l’extrême nord du Cameroun. Ces attaques, qui ont fait au moins neuf morts et 24 blessés, dont 11 dans un état préoccupant, semblent avoir été perpétrées par les islamistes du groupe Boko Haram.
Les deux explosions se sont produites le matin. La première à proximité d’un puits et la seconde aux abords d’une église. Les deux kamikazes figurent parmi les neuf victimes. Selon une source militaire, les deux kamikazes se dirigeaient vers le marché de la ville quand ils ont été interceptés par des membres du comité de vigilance, formé de civils chargés de signaler aux autorités les mouvements suspects. Le premier a actionné sa charge dans la foulée et le second moins de cinq minutes plus tard après avoir tenté de s’échapper.
La ville de Kolofata est située non loin de Kerawa qui a également été frappée le 3 septembre dernier par un double attentat qui avait fait de 20 à 40 morts. Depuis juillet, la région a été frappée par neuf attentats-suicides, avec au total une centaine de victimes. Pourtant, entre l’interdiction du port du voile islamique intégral, les fouilles, les perquisitions et parfois des arrestations, les autorités camerounaises avaient considérablement renforcé en juillet et en août les mesures de sécurité pour prévenir de nouveaux attentats. Cette région de l’Extrême-Nord du Cameroun est frontalière des bastions des islamistes nigérians de Boko Haram.
L’exacerbation des opérations des extrémistes islamistes intervient parallèlement à l’accélération des préparatifs de déploiement d’une force régionale anti-terroriste. Le Cameroun est l’un des principaux contributeurs de MNJTF (Force d’Intervention Conjointe Multinationale) aux côtés du Nigeria, du Niger, du Tchad et du Bénin. Cette force doit compter au total 10 000 hommes.