La tension est brusquement remontée de plusieurs crans hier mardi quand un navire de guerre américain s’est approché à moins de 12 miles (22 kilomètres) d’îlots artificiels construits par Pékin en mer de Chine méridionale.
Furieuses, les autorités chinoises ont dénoncé une « menace pour la souveraineté » du pays et convoqué l’ambassadeur américain à Pékin.
Le ministère américain de la Défense a lui-même annoncé que le navire lance-missile, USS Lassen, a navigué mardi matin heure locale, dans les eaux entourant des îles revendiquées par la Chine dans l’archipel disputé des Spratleys.
Selon le porte-parole du ministère de la Défense chinois Lu Kang, les services concernés, en conformité avec la loi, ont mené une surveillance du navire, l’ont suivi puis lui ont lancé un avertissement.
Loin de s’excuser, les autorités américaines ont précisé qu’elles n’avaient fait qu’exercer leur liberté de naviguer dans les eaux internationales.
Pékin, qui revendique les droits sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, a promis de « répondre de façon résolue à toute action provocatrice ». Selon l’agence de presse chinoise Xinhua, l’ambassadeur américain à Pékin Max Baucus a été convoqué le même mardi par le vice-ministre des Affaires étrangères chinois Zhang Yesui.
La Chine mène depuis un an d’énormes opérations de remblaiement, accélérant la transformation de récifs coralliens en ports, pistes et infrastructures diverses, et considérant comme des eaux territoriales la zone de 12 miles autour de ces îles. Cette position lui donne le contrôle sur l’une des routes maritimes les plus stratégiques du globe, par laquelle transite un tiers des cargaisons mondiales de pétrole.
D’après un rapport du Pentagone publié cet été, la Chine aurait gagné près de 1.200 hectares de terrains artificiels sur les eaux, remblayant 17 fois plus de terre en 20 mois que ce que tous les autres pays qui revendiquent l’archipel, à savoir le Vietnam, la Malaisie, Brunei et les Philippines, tous alliés des Etats-Unis, ont fait en 40 ans.