Le géant gazier russe Gazprom a annoncé mercredi, l’interruption de ses livraisons de gaz à l’Ukraine, trois jours après le sabotage des lignes électriques à haute tension ukrainiennes approvisionnant la Crimée, annexée par les Russes en mars 2014.
Moscou accuse les Tatars de Crimée et les militants nationalistes ukrainiens, deux groupes hostiles à une Crimée russe, d’empêcher la réparation du réseau avec la complicité tacite de Kiev.
Le ministre russe de l’énergie Alexandre Novak a aussi envisagé mardi une autre mesure de rétorsion, à savoir l’arrêt des livraisons de charbon qui alimentent les centrales électriques et les chaufferies urbaines en Ukraine, indispensables à l’approche de l’hiver. La Russie menace également d’imposer un embargo sur les marchandises ukrainiennes à partir du 1er janvier 2016.
Selon le ministre ukrainien de l’Energie Volodymyr Demtchichine, le retard dans les réparations est dû au fait que des installations « pourraient être minées ». Mais le contexte politique qui entoure cette interruption de livraison de gaz est beaucoup plus large. Lundi, le président ukrainien Petro Porochenko a annoncé la suspension des échanges avec la Crimée, demandant à son gouvernement la création d’un groupe de travail afin de stopper « les livraisons de marchandises et tous les échanges commerciaux » avec la péninsule.
L’Ukraine a réagi à l’annonce de la Russie, en affirmant par la voix de son Premier ministre Arseni Iatseniouk, que c’est Kiev qui a décidé de mettre un terme à ses importations de gaz pour réduire sa dépendance envers Moscou. Jusqu’à mardi, 938.000 personnes en Ukraine, étaient toujours privées de courant, la seule production étant fournie par des groupes électrogènes dont 300 générateurs envoyés de Russie.