2016, une année d’austérité pour la Russie

La-Russie-austeriteLes autorités russes ont averti hier mercredi que des mesures d’austérité seraient nécessaires en 2016, en considération de l’ampleur prise par la chute des cours du pétrole, et ce malgré les signes de reprise qu’affichait il y a quelques semaines, l’économie russe.

Les prix du pétrole brut européen ont atteint leurs plus bas niveaux en plus d’une décennie, ce qui met en péril une économie russe qui tire plus de la moitié de ses revenus budgétaires de ses exportations d’hydrocarbures.

La Russie avait bâti ses prévisions économiques pour 2016, sur un baril à 50 dollars, alors qu’il se négociait ce mercredi à 37 dollars seulement à Londres. La Russie estimant que ce prix devrait tourner l’année prochaine autour de 40 dollars, son ministre des Finances Anton Silouanov a d’ores et déjà annoncé des mesures visant à réduire les dépenses publiques et de « privatisation » qui pourraient être intégrées au budget dès le début 2016.

Une baisse de la part de 70% que détient l’Etat dans le géant pétrolier Rosneft, est sérieusement envisagée. Le gouvernement a déjà décidé de n’augmenter les retraites que de 4% début 2016, contre une inflation de plus de 13% sur 2015. Il a aussi repoussé une baisse des taxes prévue pour les producteurs d’hydrocarbures mais il a en revanche, prolongé des mesures de soutien du marché immobilier ou des ventes automobiles.

La récession qui frappe la Russie depuis un an avait déjà poussé le gouvernement à procéder à d’importantes réductions d’effectifs dans l’administration et dans le secteur de la santé pour consacrer ses efforts au soutien des secteurs en difficulté comme les banques, le bâtiment ou encore l’automobile.

La situation actuelle de l’économie rend des plus hypothétiques la réalisation de l’objectif fixé par le président Vladimir Poutine de maintenir le déficit à un plafond de 3% du Produit Intérieur Brut (PIB) au nom de « l’indépendance financière ». A l’instar de la Russie, de plus en plus de pays producteurs d’hydrocarbures tels que l’Arabie saoudite ont dû se résigner à adopter des décisions impopulaires.

Andreï Touabovitch

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