De laborieuses discussions entre l’Union européenne (UE) et la Turquie, sur la crise des migrants, se sont achevées dans la nuit de lundi, à Bruxelles. Les deux parties se sont données dix jours pour finaliser un nouvel accord censé « changer la donne » face à l’afflux de migrants vers l’Europe à travers le sol turc.
La plus grande avancée, et non moins surprenante, est venue de la proposition d’Ankara de rapatrier sur son sol tous les migrants arrivant sur les côtes grecques.
Cette proposition est alléchante pour les Européens, car elle pourrait grandement aider à tarir l’afflux ininterrompu de migrants irréguliers vers les côtes grecques avec entre 15.000 et 20.000 arrivées chaque semaine.
Mais cet effort est loin d’être gratuit car, en échange, Ankara demande aux Européens de s’engager à reprendre, par des voies légales et sûres, le même nombre de réfugiés syriens directement depuis le sol turc.
Selon une source européenne, quelque 70.000 places théoriques, déjà réparties l’an dernier, entre les 28 pays membres de l’UE, doivent servir à accueillir ces réfugiés. Ankara réclame également à l’UE trois milliards d’euros d’aide supplémentaire, en plus de trois milliards déjà promis, pour faire face au nouvel afflux de migrants qu’entraînerait l’officialisation d’un tel accord.
La Turquie espère également que cet accord va accélérer les négociations pour supprimer « d’ici juin » les visas pour les Turcs circulant dans l’espace Schengen.
Les dirigeants européens ont salué chaleureusement dans leur déclaration finale les propositions d’Ankara, n’hésitant pas à affirmer que « le temps des migrations irrégulières en Europe était révolu ». Le président du Conseil européen Donald Tusk, doit affiner dans les dix jours à venir, les détails du projet d’accord avec la Turquie.