Une fois de plus, la justice brésilienne a repoussé mercredi, sa décision sur l’entrée ou non de Luiz Inacio Lula da Silva au gouvernement.
La présidente Dilma Rousseff voulait faire intégrer dans le gouvernement, l’ancien président brésilien pour éviter la procédure de destitution dont elle fait l’objet actuellement.
Le président de la plus haute instance juridique, Ricardo Lewandowski, a déclaré qu’«à la majorité, la Cour a décidé de repousser sa décision» afin d’examiner en une seule séance, les recours introduits auprès de la Cour, sur cette affaire.
Toutefois, les hauts magistrats de ce tribunal qui n’ont pas arrêté de nouvelle date, devaient statuer sur la légalité de la nomination, le 16 mars dernier, de l’ex-dirigeant brésilien en qualité de chef de cabinet (quasiment Premier ministre) de Dilma Rousseff alors que Lula risquait d’être placé en détention par le juge Sergio Moro. Ce dernier le soupçonne d’être impliqué dans le vaste scandale de corruption qui éclabousse la compagnie pétrolière publique Petrobras.
Au sein de l’Exécutif, l’ancien chef d’Etat devait utiliser toute son aura et faire preuve de diplomatie dans l’objectif de dissuader un nombre suffisant d’élus de voter dimanche dernier, en faveur de la destitution de Mme Rousseff, considérée comme sa protégée. En même temps, Lula aurait joui, en sa qualité de chef du cabinet, d’une immunité le protégeant de la justice ordinaire.
Ayant eu vent d’un éventuel « subterfuge » dans cette démarche, un magistrat du tribunal suprême fédéral a bloqué cette nomination en référé. Sans aucun doute, la décision de la Cour arrivera trop tard pour la présidente brésilienne, dont la suite du mandat est suspendue au vote du Sénat sur sa mise en accusation ou non pour trucage des comptes publics. En cas de vote favorable prévu d’ici le 11 mai, elle sera démise de ses fonctions pendant six mois au maximum en attendant un jugement définitif.